Re: A TOUT FAIRE

[Edith]

Dossiers JdeM | Explosion Lac-Mégantic

Lac-Mégantic
1ère victime identifiée
Mélanie Bergeron

Publié le: mercredi 10 juillet 2013, 23H44 | Mise à jour: jeudi 11 juillet 2013, 23H32



Éliane Parenteau-­Boulanger

L’identité de la première victime du drame survenu à Lac-Mégantic a été dévoilée par les autorités hier. Il s’agit d’Éliane Parenteau-Boulanger, 93 ans, a appris Le Journal en exclusivité.

La famille d’Éliane Parenteau-Boulanger a été contactée par le Bureau du coroner vers 9 h, hier matin.

Moins de 24 h après avoir fourni des échantillons d’ADN, le fils de la défunte s’est dit «soulagé» d’apprendre la triste nouvelle.

«Elle est bel et bien partie. Il n’y a plus de doute», a soufflé Michel Boulanger.

Les autorités ont d’ailleurs confirmé aux proches qu’il s’agissait de la toute première victime formellement identifiée.

Plaque de métal

Le corps de la dame de 93 ans a pu être reconnu grâce à une plaque de métal qui se trouvait au niveau de sa hanche. La femme avait été opérée dans cette région il y a quelques années.

Le numéro de série apparaissant sur la prothèse a permis aux enquêteurs de confirmer qu’il s’agissait bien de la dame qui résidait sur le boulevard des Vétérans.

Lorsque joint par le Journal, M. Boulanger a confirmé que la dépouille se trouvait toujours à l’institut médico-légal à Montréal.

«Je vais aller récupérer ce qu’il nous reste de ma mère», confie celui qui prévoit organiser une cérémonie en l’honneur de sa mère en septembre prochain, mois où elle allait célébrer son anniversaire de naissance et de mariage.

D’autres identités devraient être dévoilées au courant des prochains jours. C’est du moins ce qu’ont révélé les autorités lors d’un point de presse en fin de journée, hier.

[Edith]

Contamination | rivière Chaudière
Contamination de la rivière Chaudière: une compagnie américaine en renfort

Agence QMI

Publié le: jeudi 11 juillet 2013, 15H35 | Mise à jour: jeudi 11 juillet 2013, 16H16



LAC-MÉGANTIC – La compagnie Cellect Plastics de la région de Boston, au Massachusetts, est venue donner un coup de main aux municipalités riveraines de la rivière Chaudière.

Le propriétaire, Scott Smith, a décidé de partager la technologie qu'il a développée après la fuite de pétrole de la compagnie BP dans le golfe du Mexique en 2010 afin de récupérer le pétrole dans la rivière.

«Je suis intervenu dans tous les désastres de pétrole depuis BP. Quand j'ai appris la tragédie de Lac-Mégantic, mon employé et moi avons voulu offrir notre aide. Nous avons conduit jusqu'ici», a-t-il expliqué à son arrivée.

Depuis mercredi soir, M. Smith et son employé s'affairent à déployer leur barrière d'une rive à l'autre du cours d'eau contaminé. Ressemblant à une énorme ceinture, cette barrière est composée de matériaux qui absorbent les hydrocarbures.

«Nous sommes arrivés et nous voulions aider rapidement et faire don de notre produit pour retirer le pétrole de l'eau», a-t-il confié.

Une fois que la barrière sera entièrement imbibée de pétrole, les deux hommes retireront leur matériel et recommenceront l'opération jusqu'à ce qu'il n'ait plus de résidus.

«La chose la plus importante est de retirer le pétrole avant qu'il n'aille plus bas et qu'il se retrouve dans l'eau que les gens boivent. Le courant est très fort ici», a-t-il lancé.

Scott Smith assure que la situation de la rivière Chaudière est la pire qu'il ait vue depuis la catastrophe de BP.

Depuis la tragédie à Lac-Mégantic, plus de 100 000 litres de pétrole se sont déversés dans la rivière. Quelques espèces ont été retrouvées mortes sur le bord des rives mais les autorités environnementales ne parlent pas d'une grande quantité.

[Edith]

Un retour attendu
600 personnes réintègrent leur domicile
Kathryne Lamontagne
Kathryne Lamontagne @

Publié le: jeudi 11 juillet 2013, 16H59 | Mise à jour: jeudi 11 juillet 2013, 17H21



600 citoyens de Lac-Mégantic rentrent à la maison



Pas moins de 600 évacués de Lac-Mégantic ont pu regagner leur domicile cet après-midi, les autorités ayant levé un important périmètre de sécurité.

La mairesse Colette Roy-Laroche a procédé à l’annonce, de la «deuxième bonne nouvelle» depuis la tragédie ferroviaire qui a frappé sa ville. Quelque 600 sinistrés du secteur Cousineau ont pu réintégrer leur maison en toute sécurité. Il s’agit là, selon elle, du «premier pas» vers un retour à un semblant de vie normale pour les gens de Lac-Mégantic.

Dès demain, l’église Sainte-Agnès ouvrira ses portes pour accueillir un lieu de souvenir et de recueillement pour la population. Les citoyens pourront apporter jour et nuit des photos, des souvenirs, des fleurs, en mémoire des disparus.

Pour se conformer à la loi, Colette Roy-Laroche a déclaré officiellement l’état d’urgence sur le territoire de la municipalité de Lac-Mégantic, en fonction de la Loi sur la sécurité civile. Cette mesure lui permettra de simplifier les procédures de décision de la Ville et de procéder à des achats au cours des prochaines 48 à 72 heures, sans appel d’offres.

La voix empreinte d’émotion, la mairesse a tenu à remercier la première ministre Pauline Marois pour le «soutien indéfectible» qu’elle a offert aux gens de Lac-Mégantic dans cette période difficile. Elle a aussi remercié ses citoyens, qui ont été forts et patients dans cette tragédie.

Notons que 200 personnes sont toujours hors de chez elles à Lac-Mégantic, actuellement.

[Edith]

Dossiers JdeM | Explosion Lac-Mégantic

Lac-Mégantic | 24 décès
Quatre nouveaux corps découverts dans les décombres

Agence QMI

AGENCE QMI

Publié le: jeudi 11 juillet 2013, 17H39



Le nouveau bilan de la tragédie ferroviaire qui a touché Lac-Mégantic s'élève maintenant à 24 victimes confirmées.



LAC-MÉGANTIC – La Sûreté du Québec a indiqué en point de presse, jeudi en fin d'après-midi, que quatre nouvelles victimes avaient été retrouvées dans les décombres, portant le bilan confirmé des morts de la tragédie de Lac-Mégantic à 24.

Le total des personnes disparues, qui comprend les 24 morts confirmés, est toujours de 50.

Par ailleurs, prenant la parole au cours du point de presse, le grand patron de la SQ, Mario Laprise, a tenu à assurer la population que son corps policier ne négligera rien, «aucun effort», dans le déroulement de l’enquête.

«Nous mettrons tout en œuvre pour mener l’enquête qui déterminera les causes de cette tragédie», a indiqué Mario Laprise. Depuis le déraillement, environ 200 agents de la SQ travaillent sur place et M. Laprise ne prévoit pas de diminution d’effectifs pour l’instant.

Il a également voulu faire part de son admiration pour le «courage hors du commun» dont on fait preuve les patrouilleurs sur place dès les premières minutes du drame. «Je suis fier des gestes accomplis depuis samedi, parfois au risque de leurs vies», a-t-il ajouté.

L’inspecteur Michel Forget, de la SQ, a tenu à démentir des informations au sujet de présumés pillages qui auraient été commis dans des domiciles. «Il n’y a aucun dossier à cet effet», a-t-il précisé.

Cependant, un homme de 53 ans, de l’extérieur de la région, a été arrêté alors qu’il tentait d’entrer sur le site et pourrait faire l’objet d’accusations d’intrusion de nuit.

Selon la Sûreté du Québec, les enquêteurs ont terminé l’inspection d’environ la moitié de la superficie touchée, ce qui ne veut pas dire, toutefois, que la moitié du travail est terminée. Les zones restantes sont les plus difficiles d’accès pour les équipes de spécialistes.

[Edith]

Lac-Mégantic
Les commerçants veulent des réponses

Agence QMI

Publié le: jeudi 11 juillet 2013, 20H40




LAC-MÉGANTIC – Les commerçants de Lac-Mégantic qui ont tout perdu après que leur centre-ville eût été rasé par l'explosion du train de la Montreal Maine and Atlantic Railway (MMA) se sont réunis jeudi soir pour savoir comment ils pourront bénéficier de l'aide octroyée par Québec.

Pauline Marois avait annoncé mercredi que 60 millions $ seront disponibles pour venir en aide aux habitants de Lac-Mégantic.

La première ministre s'était entretenue avec la mairesse de Lac-Mégantic jeudi pour discuter de la distribution de cette aide.

Toutefois, les 250 commerçants qui représentent quelque 80 commerces du centre-ville, eux, n'en avaient toujours aucune idée.

Ils ont donc rencontré les autorités de la Ville pour avoir plus de détails notamment pour savoir où ils pourront travailler d'ici à la reconstruction de leurs locaux.

Le propriétaire d'une station-service, M. Turmel, s'est dit rassuré de cette rencontre.

«Ils nous répondent que pour le moment ils ne sont pas capables de nous en donner à cause des contaminations [...] mais on est rassuré parce qu'on avait beaucoup de questions», a expliqué le commerçant.

[Edith]

Lac-Mégantic
«C’était complètement surréaliste» - Un pompier en renfort

Sarah-Eve Charland / Agence QMI

Publié le: jeudi 11 juillet 2013, 15H40 | Mise à jour: jeudi 11 juillet 2013, 15H55



LAC-MÉGANTIC – Près d’une vingtaine de pompiers de la région de Sorel-Tracy ont été dépêchés à Lac-Mégantic samedi dernier pour prêter main-forte à ceux déjà présents sur les lieux depuis le déroulement du drame.

Quatre pompiers de Saint-Antoine-sur-Richelieu, quatre pompiers de Saint-Roch-de-Richelieu et une dizaine de Saint-Marc-sur-Richelieu se sont rendus samedi vers 15 h à Lac-Mégantic pour venir en renfort à leurs collègues.

Lorsqu’ils sont arrivés, les pompiers ont fait face à un site complètement dévasté et détruit par les flammes, dû au déraillement du train. Ils ont alors pris la relève de plusieurs confrères qui étaient arrivés durant la nuit.

Horrifié à son arrivée sur le site, le directeur du Service des incendies de Saint-Antoine-sur-Richelieu, Michel Frisée, n’en croyait pas ses yeux.

«C’était pire que les images qui passaient à la télévision, a raconté M. Frisée qui s’est rendu sur place lors des événements. Ce n’était pas croyable. Certains disaient même que ça ressemblait à un site ravagé par la guerre.»

La principale tâche des pompiers de la région consistait à faire de la surveillance des bâtiments qui étaient à ce moment-là éteints. Il devait également s’occuper de la machinerie. Ils arrosaient aussi à distance les bâtiments pour ne pas que ceux-ci prennent feu.

«Nous sommes arrivés samedi vers 15 h et on a quitté les lieux le lendemain vers 11 h, a-t-il mentionné. On faisait essentiellement de la surveillance. Je crois que près d’une centaine de pompiers étaient présents durant les jours qui ont suivi. Ils venaient de partout au Québec. Les municipalités ont beaucoup aidé.»

L’aide de nouveaux pompiers était grandement appréciée à Lac-Mégantic alors que la chaleur accablante des derniers jours nuisait au travail des sapeurs.

«Lorsqu’il fait très chaud, ça devient difficile de travailler avec notre équipement, a expliqué M. Frisée. Il y a beaucoup de coups de chaleur. C’est donc très important d’avoir de la relève.»

[Edith]

Lac-Mégantic
Les élus du Maine votent une résolution

Agence QMI

Publié le: jeudi 11 juillet 2013, 12H27 | Mise à jour: jeudi 11 juillet 2013, 13H14




AUGUSTA, Maine – Les parlementaires de l’Assemblée législative du Maine ont voté mardi une résolution pour exprimer leur solidarité avec les victimes de la tragédie de Lac-Mégantic.

«L'Assemblée législative et les gens du Maine sont avec nos voisins du nord», a déclaré le chef de la majorité Seth Berry, auteur de la résolution.

«Aujourd'hui, nous sommes tous des citoyens de Lac-Mégantic», a-t-il précisé en français, selon ce que rapporte le Maine Insights.

«L'ampleur de cette tragédie exige que nous fassions tout ce que nous pouvons pour empêcher une autre catastrophe de ce genre, a-t-il ajouté. Compte tenu de la croissance exponentielle du transport du pétrole dans notre État, cet accident pourrait tout aussi bien avoir eu lieu dans une ville du Maine.»

Le Maine Insights rapporte également que le comité des transports de l'Assemblée législative pourrait se pencher dans les prochains mois sur l’examen du transport ferroviaire de matières dangereuses.

«Nos pensées vont aux gens de Lac-Mégantic, a dit le président du comité, Charles K. Thériault. Cette catastrophe montre quels sont les dangers réels. Pour les citoyens du Maine, nous nous devons d'apprendre le plus possible sur le transport de matières dangereuses, afin de prévenir ce type de catastrophe.»

Faire le point

De son côté, le gouverneur du Maine, Paul LePage, a demandé aux autorités compétentes de son État de faire le point sur l’ensemble des règles relatives à la sécurité des transports de matières dangereuses.

Peu après la tragédie de Lac-Mégantic, M. LePage avait exprimé ses condoléances aux victimes et avait assuré que le Maine était prêt à soutenir la communauté.

Près de 5,3 millions de barils de pétrole brut léger ont transité par le Maine, l'an dernier.

[Edith]

Dossiers JdeM | Explosion Lac-Mégantic

Lac-Mégantic
«Les trains ont changé, la voie ferrée a vieilli»
Anne Caroline Desplanques

Journal de Montréal, Publié le: jeudi 11 juillet 2013, 14H49





Entretiens avec le citoyen de Lac-Mégantic

LAC-MÉGANTIC - Depuis cinq jours, les sinistrés de Lac-Mégantic sont logés à la polyvalente de la ville sur des terres qui appartenaient par le passé à la famille Fluet.

Au bout du terrain, perdue dans une forêt de jeunes conifères, on aperçoit la ligne de chemin de fer meurtrière. Jadis, M.Fluet courrait après les vaches laitières sur ces terres.

L'homme de 65 ans a accepté de nous raconter son enfance près de la «track» et de partager avec nous sa vision de la situation qui afflige présentement sa ville.

[Edith]

Dossiers JdeM | Explosion Lac-Mégantic

Ed Burkhardt
Christian Paradis ne mâche pas ses mots concernant l'attitude «complètement méprisante» d'Edward Burkhardt

Agence QMI

Publié le: jeudi 11 juillet 2013, 15H32 | Mise à jour: jeudi 11 juillet 2013, 15H44



Voyez le ministre fédéral Christian Paradis.



LAC-MÉGANTIC - Mépris, amateurisme et improvisation. Le ministre fédéral Christian Paradis ne mâche pas ses mots quand vient le temps de parler de l'attitude d'Edward Burkhardt, président de la Montreal, Maine and Atlantic Railway (MMA), qui s'est présenté pour une première fois, hier, sur les lieux de la tragédie de Lac-Mégantic.

En entrevue à TVA Nouvelles, le député de Mégantic - L'Érable a été particulièrement cinglant envers la compagnie qui est montrée du doigt depuis le début pour sa gestion de crise que plusieurs ont qualifiée de douteuse.

«En termes de relations publiques, ce qu'il [Edward Burkhardt] a fait là, c'est complètement méprisant. Traduire des communiqués sur Google, c'est quasiment nous prendre pour des cons. Je suis très déçu de ça, mais ça, c'est son problème», a lancé Christian Paradis. «C'est amateur comme approche, c'est improvisé. Il n'y a aucune préparation», a-t-il ajouté.

Loin de s'arrêter là, le ministre a affirmé que la MMA avait fait exactement le contraire de ce qu'elle aurait dû faire et qu'il se sentait lui-même offusqué de l'approche utilisée.

«En terme de relations publiques, en termes de gestion de crise, si j'étais professeur de ça je dirais: Voyez tout ce qui est à ne pas faire, monsieur l'a fait. C'est complètement méprisant. Moi je fais partie de la population, ici, et je me sens méprisé par une attitude comme ça.»

«On va la rebâtir ensemble, cette ville-là»

Alors que Québec a détaillé plus tôt aujourd'hui l'aide qui sera offerte aux sinistrés de Lac-Mégantic et qu'Ottawa est pressé de préciser ses intentions, Christian Paradis est formel: le gouvernement fédéral ne laissera pas tomber les gens de la région.

Le député a répété à de nombreuses reprises qu'Ottawa «va faire partie de la solution», mais que c'est au gouvernement provincial de faire les premières démarches.

«On va voir les évaluations du gouvernement du Québec et on va collaborer. On va la rebâtir tous ensemble, cette ville-là», a-t-il lancé.

Le ministre assure d'ailleurs que «le courant passe» entre les deux paliers de gouvernement depuis le début de la crise. Le député a précisé que Stephen Harper et Pauline Marois ont rapidement été mis en contact alors qu'il dit être lui-même en communication de façon constante avec le ministre québécois de la Sécurité publique, Stéphane Bergeron.

«C'est le début d'un très long processus qui s'amorce, mais on va le faire ensemble», a ajouté M. Paradis.

Concernant la réglementation des chemins de fer, le député n'a pas voulu s'avancer, préférant de loin rester prudent et s'en remettre aux différentes enquêtes en cours.

«On va voir les résultats de l'enquête, mais avec ce qu'on a entendu jusqu'à maintenant c'est troublant et personne ne veut revoir ça. Cet accident n'aurait pas dû survenir avec ce qu'on sait. C'est abominable. Je pense que l'enquête du Bureau de la sécurité des transports va être très importante. J'étais content de voir que l'enquêteur disait qu'il verrait ça plus large», a conclu M. Paradis.

[Edith]

Lac-Mégantic
Jusqu’à 110 M$ pour dévier les rails
Héloïse Archambault @

Journal de Montréal, Publié le: mercredi 10 juillet 2013, 23H57 | Mise à jour: jeudi 11 juillet 2013, 24H13

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La déviation du chemin de fer réclamée par de nombreux citoyens de Lac-Mégantic pourrait coûter jusqu’à 110 millions $.

«C’est une grosse facture le détournement, on parle de 90 à 110 millions $, estime Denis Allard, président du Fonds mondial du patrimoine ferroviaire. Les gens veulent qu’on tasse le chemin de fer, mais on ne fait pas ça facilement.»

Citoyens inquiets

Depuis l’explosion d’un train dans la nuit de samedi dernier, nombreux sont les citoyens qui réclament que le chemin de fer contourne le centre-ville de Lac-Mégantic.

«Ça n’a plus de raison de passer dans une ville une voie ferrée, indique le citoyen Bruno Huot. Qu’il fasse passer sa track à l’extérieur de la ville!»

Toutefois, il est improbable que la compagnie Montreal, Maine & Atlantic (MMA) paie pour ces travaux, selon Denis Allard.

«Après ce qui vient de se produire, la compagnie ne pourra pas amortir ce coût là, croit-il. La ville ou la MRC n’ont pas non plus les moyens.»

Porte-parole de la MMA, Yves Bourdon avoue que la compagnie n’a pas de tels moyens financiers. Ce dernier refuse toutefois d’aborder la question de la déviation pour l’instant.

Selon M. Allard, seul le gouvernement fédéral pourrait potentiellement assumer un tel projet.

Trois ans de travaux

Par ailleurs, le processus pour la déviation pourrait durer jusqu’à trois ans avant le début des travaux.

«Il faut faire accepter le tracé, faire des expropriations, construire des ponts au besoin, ajoute M. Allard. Et il y a toute la question du syndrome du pas dans ma cour. C’est très complexe.»

[Edith]

Actualité | Transports

Pétrole
Le transport par train dénoncé

Chu Anh Pham / Agence QMI

Publié le: lundi 08 juillet 2013, 13H41






Le transport de pétrole par rail a pris de l’ampleur au cours des dernières années en raison des réseaux de pipelines déjà surchargés. Ce phénomène inquiète l’organisme Greenpeace.

Le porte-parole de Greenpeace, Patrick Bonin, croit que la base du problème, c’est l’expansion du pétrole de schiste et des sables bitumineux dans l’Ouest canadien, appuyé par le gouvernement canadien, entre autres.

«On sait que les trains sont très problématiques au niveau de la route, a-t-il dit. C’est dangereux de […] transporter [le pétrole].»

Le pétrole de schiste transporté par Montreal, Maine and Atlantic Railway (MMA) provenait du Dakota et était destiné à la région des Maritimes.

En termes de volume de marchandises, le réseau canadien est le quatrième plus important au monde. Présentement, les produits chimiques et pétroliers représentent 12 % de tout le trafic acheminé par rail au Canada et 21 % des marchandises transportées dans les wagons, selon l’Association des chemins de fer du Canada.

En raison de la forte demande énergétique en Amérique du Nord, certains analystes consultés par l’Association des chemins de fer du Canada croient que ce transport sera en augmentation jusqu’à la fin de 2014.

«Les compagnies se départissent de leurs petits réseaux où c’est très risqué», a expliqué Michel Nadeau de l’Institut sur la gouvernance d’organisations privées et publiques.

«Quand vous vous appelez CN ou CP, vous ne prenez pas certains risques, a-t-il ajouté. Vous avez ces petites entreprises qui sont prêtes à prendre des risques. MMA c’était sa spécialité. On achète des petits tronçons de chemins de fer en prenant des risques que les autres ne veulent pas prendre, en chargeant des prix très bas pour rentrer dans le marché.»

Vers le pipeline?

L’Association canadienne des carburants soutient que «le risque zéro n’existe pas», peu importe le type d’infrastructure, et qu’il faut trouver des solutions pour qu’il y ait le moins de risque possible.

«Dans le cas qui nous concerne, ç’a été démontré depuis longtemps, le pipeline est peut-être 30, 40 et même 50 fois plus sécuritaire que le transport terrestre», a fait savoir Carol Montreuil, porte-parole de l’association.

Pour Greenpeace, le transport par pipeline n’est pas une alternative et c’est aussi une mauvaise solution. «C’est une lubie de vouloir nous faire croire qu’on doit absolument s’approvisionner du pétrole le plus polluant, le plus sale, qui vient de loin en plus et qui traverse des contrées extrêmement peuplées», a expliqué M. Bonin.

En 2010, il y a eu 160 accidents liés à des marchandises dangereuses, ce qui représente une baisse de 47 par rapport à l’année précédente.

«Le pétrole va être parmi nous pour encore des décennies de façon très importante. Dans le transport, le pétrole c’est 95 % de notre consommation. Même à l’horizon de 2035, le pétrole sera encore au-dessus de 85 % de notre utilisation. On en a besoin et il faut le transporter de façon sécuritaire», avance l’Association canadienne des carburants.

l’Institut économique de Montréal est d’avis qu’il est temps de faire un débat public sur la question même si elle se penche davantage vers le développement d’oléoducs, dont la capacité actuelle du réseau correspond à 1500 wagons au pays.

Plus de 90 % des wagons-citernes à la ferraille

Pour le président du Fonds mondial du patrimoine ferroviaire, Denis Allard, les parois des wagons-citernes auraient dû avoir 1 pouce d’épaisseur (2,54 cm) au niveau de l’acier.

«Ce qui n’est pas le cas parce que si on appliquait cette règle immédiatement, c’est plus de 90 % des wagons-citernes qu’on devrait envoyer à la ferraille», a-t-il dit.

Il a dénoncé le laxisme du gouvernement fédéral qui devrait aussi, selon lui, légiférer davantage sur la vitesse des trains lorsque ceux-ci traversent une zone d’habitation.

«C’est irresponsable de la part de la part de Montreal, Maine and Atlantic Railway (MMA) d’avoir formé un convoi de 73 wagons de matières dangereuses compte tenu que de grands segments de son réseau était limité à 10 miles à l’heure (16 km/h), a-t-il ajouté. En principe, s’il y a 30 % du réseau qui est limité à 10 miles à l’heure, on aurait déjà dû sonner l’alarme, ce qui n’a pas été le cas.»

[Edith]

Dossiers JdeM | Explosion Lac-Mégantic

Lac-Mégantic
Le Québec en berne
Les victimes seront identifiées «le plus vite possible»
charleslecavalier
Charles Lecavalier @

Publié le: jeudi 11 juillet 2013, 10H36 | Mise à jour: jeudi 11 juillet 2013, 10H48




Les drapeaux du Québec entier sont en berne durant une semaine pour commémorer la tragédie de Lac-Mégantic.

«Pour signifier notre profonde tristesse et la solidarité de toute la nation, j’ai demandé que le drapeau du Québec soit en berne au Parlement et sur tous les édifices publiques pendant une semaine», a lancé Pauline Marois mercredi.

Le conseil des ministres qui se réunissait à Québec a d’ailleurs été presque entièrement consacré à la catastrophe.

«On est tous très affectés par ce drame. Nous sommes envahis par un sentiment de dévastation, mais aussi par une très grande solidarité», a ajouté Mme Marois.

«C’est tout le Québec qui est en deuil depuis cette nuit fatidique», a-t-elle laissé tomber.

La première ministre a souligné que l’attention du gouvernement est «tourné vers les familles éprouvées.»

«Nous feront tout pour identifier le plus rapidement possible les victimes afin de faciliter le deuil des familles», a promis Pauline Marois.

Colère contre l’entreprise

Québec a par ailleurs lancé un avertissement à l’entreprise ferroviaire impliquée dans la catastrophe de Lac-Mégantic.

«Nous éprouvons un sentiment de colère bien légitime. En temps et lieu, aussi bien l’entreprise que les autorités concernées devront rendre des comptes. Jamais un tel évènement n’aurait dû se produire», a dit Mme Marois.

«Les questions sont nombreuses. Toutes les réponses devront nous être données», a-t-elle ajouté. «Ils doivent collaborer aux enquêtes de la Sûreté du Québec et du Bureau de la sécurité des transports», a-t-elle ajouté.

Marois s'en prend au président de l'entreprise

La première ministre a personnellement critiqué Edward Burkhardt, le président de Rail World, la compagnie mère de la Montreal, Maine & Atlantic Railway.

«Son attitude est complètement déplorable. Je comprends qu’il ne parle pas français, mais il aurait pu venir accompagné d’un interprète et être présent sur place», a dit Mme Marois.

«C’est évident. Il y a eu de grosses lacunes de la part de l’entreprise, notamment ne pas être présente sur les lieux rapidement en fin de semaine, ne pas communiquer correctement avec les citoyens et la municipalité», a déploré Pauline Marois.

[Edith]

Dossiers JdeM | Explosion Lac-Mégantic

Lac-Mégantic
De l’argent, rapidement
charleslecavalier
Charles Lecavalier @

Publié le: mercredi 10 juillet 2013, 10H16 | Mise à jour: jeudi 11 juillet 2013, 10H36



La première ministre Pauline Marois a annoncé mercredi l’octroi d’une aide financière de 60 millions $ à la communauté de Lac-Mégantic. Voyez un extrait de son point de presse




QUÉBEC - Le gouvernement Marois met à la disposition des sinistrés de Lac-Mégantic un fonds d’urgence de 60 millions $. Et l’argent sera donné rapidement.

«Dès lundi, si un citoyen se présente et confirme son lieu de résidence, son chèque va être émis dans la journée même», a promis mercredi Pauline Marois.

La première ministre veut «lever tous les obstacles qui pourraient ralentir les opérations d’aide aux personnes en détresse» et éliminer «toute la bureaucratie qui pourrait enfarger» l’opération.

Un fonds d’urgence de 25 M$ va tout d’abord bénéficier aux sinistrés. Ils pourront toucher jusqu’à 200 000 $ avec les meubles et la reconstruction d'une résidence principale détruite par l’explosion.

La priorité, c’est l’aide aux sinistrés, a martelé Mme Marois lors d’un point de presse à Québec à la suite du conseil des ministres.

Travaux d’urgences et décontamination

Une somme de 1000 $ est accordée à chaque famille évacuée et une aide additionnelle sera donnée pour les dommages causés aux résidences et pour les travaux d’urgence, comme la décontamination des terrains.

À partir de lundi, un bureau d’aide sera ouvert à Lac-Mégantic. Les citoyens, les autorités municipales, les organismes et les entreprises pourront y faire «toutes leurs démarches.»

Un nouveau centre-ville

Un autre 25 M$ sera versé à la municipalité de Lac-Mégantic pour aider à la reconstruction du centre-ville. «C’est une mince consolation, mais nous allons aider Lac-Mégantic à rebâtir un centre-ville moderne, beau et attractif», a lancé Pauline Marois.

La première ministre espère que cette reconstruction «devienne un projet mobilisateur» pour cette communauté éprouvée.

Un dernier 10 M$ est alloué à un fonds d’aide pour relocaliser les entreprises et leur permettre de reprendre rapidement leurs activités.

«C’est un montant de départ. C’est évident que ça ne couvrira pas tous les besoins», a ajouté Mme Marois. «Je crois d’ailleurs qu’une immense corvée collective va s’imposer.»

La première ministre a déjà commencé à faire des représentations auprès du gouvernement Harper pour obtenir une aide financière.

«On regardera combien le fédéral va donner plus tard. L'important maintenant c'est d'aider les gens», a dit Mme Marois.

«Courageuse mairesse»

Pauline Marois a profité de son point de presse pour saluer la «courageuse mairesse Colette Roy-Laroche.»

«Elle fait un travail exceptionnel et cela rassure quotidiennement ses concitoyens de l’avoir comme une figure rassurante, près d’eux», a dit Mme Marois.

Pauline Marois retourne par ailleurs à Lac-Mégantic jeudi pour «s’entretenir avec la mairesse, avec les intervenants et la population.»

«J’ai déjà parlé avec Mme Roy-Laroche ce matin pour l’informer de l’essentiel de nos annonces», a ajouté Mme Marois.

[Edith]

Lac-Mégantic
« C’est important d’être là »
Pauline Marois a réitéré l’aide de son gouvernement sous les applaudissements des citoyens
CA_JeanFrancoisRacine
Jean-François Racine @

Journal de Québec, Publié le: jeudi 11 juillet 2013, 11H34 | Mise à jour: jeudi 11 juillet 2013, 11H44





La première ministre du Québec, Pauline Marois, était de retour à Lac-Mégantic pour soutenir la mairesse et la population.



La première ministre du Québec a été accueillie par les applaudissements des citoyens heureux du travail de son ­gouvernement jusqu’à présent.

La mairesse, Colette Roy-Laroche, et Pauline Marois ont marché main dans la main au terme de la deuxième rencontre depuis la tragédie.

Les deux femmes se sont également déplacées pour remercier la population qui manifestait son appréciation en bordure de rue. Il est plutôt rare qu’un politicien soit applaudi hors des assemblées partisanes.

«On vous ne remerciera jamais assez. On vous appelle madame du Granit!» a lancé une première citoyenne rassurée en voyant Mme Roy-Laroche toujours forte.

«C’est important pour nous d’être là à vos côtés», a répliqué Mme Marois.

Au début du point de presse, Mme Marois a présenté la mairesse comme une femme courageuse, ce qui a encore une fois provoqué des applaudissements. «Vous allez me faire pleurer», a laissé échapper Mme Roy-Laroche.

Chèque de 1000 $

Au terme de cette deuxième visite, Mme Marois a affirmé que le travail est bien fait par les acteurs en place. La première ministre voulait partager un message de solidarité des Québécois, remercier les équipes qui travaillent efficacement et discuter de l’aide financière annoncée avec la mairesse.

«À partir de lundi, si une entreprise a un problème, on donnera l’adresse et les numéros de téléphone. Les critères seront très souples. Les rencontres sont déjà prévues. Si quelqu’un a besoin d’aide sur les plans social et psychologique, on le dirigera. Nous avons tout mis en œuvre pour que la population souffre le moins possible», a expliqué la chef péquiste.

Un premier chèque de 1000 $ pour les citoyens évacués sera aussi offert.

Message à Ottawa

Par ailleurs, Mme Marois a affirmé qu’elle trouvait «absolument déplorable» l’attitude du grand patron de MMA, Edward Burkhardt.

La première ministre a également dit qu’elle espérait la participation financière d’Ottawa. «J’espère qu’ils répondront à l’appel.»

Pauline Marois a aussi fait une visite à la polyvalente Montignac, qui sert toujours de lieu d’hébergement.

Flanquée de son ministre de la Sécurité publique, Stéphane Bergeron, elle a visité les sinistrés pendant une quarantaine de minutes.

«Elle a monté une marche, elle s’est levée au-dessus des autres. Elle a agi. J’ai dit que c’était l’une des plus grandes femmes du Québec et elle m’a marqué à vie», a commenté Raymond Lafontaine, qui a perdu quatre membres de sa famille.

— Avec la collaboration de Kathryne Lamontagne

[Edith]

Accueil

MMA
Un citoyen exige des changements à la compagnie

Agence QMI

Publié le: jeudi 11 juillet 2013, 3H43 | Mise à jour: jeudi 11 juillet 2013, 3H52



Yves Bourdon, un porte-parole francophone de la Montreal, Maine and Atlantic Railway (MMA).

LAC-MÉGANTIC - Le point de presse du propriétaire de la Montreal, Maine and Atlantic Railway (MMA) est loin d'avoir apaisé la population de Lac-Mégantic, mercredi. Le président-directeur général de Lafontaine excavation, Raymond Lafontaine, en avait long à dire au porte-parole francophone de la compagnie ferroviaire MMA, Yves Bourdon.

Visiblement sous le choc d'avoir perdu des membres de sa famille, il s'est entretenu pendant plusieurs minutes avec le porte-parole.

«On a brûlé la moitié de notre ville, la "track" n'est pas faite pour porter ça, pas pour le moment. Écoute bien ce que je vais dire. Toi, tu as un conseil d'administration, tu vas me faire une promesse, a-t-il dit en regardant droit dans les yeux M. Bourdon. J'ai perdu la moitié de ma famille. Au Québec, on prend du pétrole d'ailleurs et on le transporte ailleurs, tu le sais. On n'a pas raison de transporter des produits dangereux pour polluer nos eaux.»

Voulant faire bouger les choses, M. Lafontaine a insisté auprès du porte-parole de MMA pour que les pratiques de la compagnie ferroviaire changent.

«Es-tu capable, au sein d'un bureau d'administration, du peu de temps qu'il te reste à vivre, de te lever et de te lever le bras et de dire: "Je vais faire quelque chose pour ce pays, je vais essayer d'ôter les trains qui sont noirs, les trains de la mort, on va les mettre sur une voie sécuritaire avec des gens formés, on va avoir assez d'argent pour mettre deux chauffeurs, au cas ou il y en aurait un qui s'endormirait, pour la sécurité de tes enfants et de mes enfants"?», a-t-il questionné.

Promesse

Acculé au pied du mur, Yves Bourdon a donné sa parole.

«Oui. Moi, je peux vous faire la promesse que je vais me lever debout, puis on va discuter de ça, et déjà, on a commencé des discussions pour une voie de contournement», a-t-il dit.

Toutefois, ce n'était pas assez pour le PDG d'Excavation Lafontaine.

«On va se mettre avec les Canadiens et on va faire un bout de "track" qui ne passe pas où il y a des maisons. On est en 2013. Ce n'est pas normal qu'un train parte tout seul», d'ajouter M. Lafontaine

Résultats de l'enquête

M. Bourdon ne savait pas trop quoi répondre à ce commentaire se contentant de dire que la compagnie attendait toujours les résultats de l'enquête.

M. Lafontaine y est allé de plus belle.

«Il y a beaucoup de gens qui sont morts. Ces gens-là sont autour de nous, aujourd'hui. Tu peux être sûr de ça. Moi, j'ai une érablière. Je vais demander d'avoir un site où il y a des érables avec le nom de chaque personne qui est morte en bas. Et on va les voir grandir, que ce soit de l'espoir, mais c'est vous qui les avez tués. Alors, je veux que tu participes à rebâtir...», de conclure M. Lafontaine.

[Edith]

Lac-Mégantic
Lac-Mégantic: la ville à Colette
Chez les citoyens, comme dans les milieux d’affaires et politiques, la mairesse fait l’unanimité
Mario Leclerc

Journal de Montréal, Publié le: mercredi 10 juillet 2013, 22H46 | Mise à jour: mercredi 10 juillet 2013, 22H51




Les premières images qu’on a reçues de Colette Roy-Laroche samedi midi n’auguraient rien de bon.

Quelques heures à peine après l’explosion du train d’enfer, la mairesse de Lac-Mégantic avait l’air fragile,

brouillonne, voire démolie.

[Edith]

Lac-Mégantic
Lac-Mégantic: 50 familles en deuil
Kathryne Lamontagne
Kathryne Lamontagne @

Publié le: mercredi 10 juillet 2013, 23H49 | Mise à jour: mercredi 10 juillet 2013, 23H59



Les enquêteurs de la SQ ont rencontré ici des familles qui ont un ou des proches disparus au Centre d’études collégiales du Lac-Mégantic.

En colère, les larmes aux yeux, exaspérées ou alors soulagées : les familles des 50 personnes disparues dans la tragédie de Lac-Mégantic sont sorties ébranlées de leur toute première rencontre officielle avec les autorités.

Pour la première fois depuis le drame, des enquêteurs de la Sûreté du Québec, des représentants du Bureau de la sécurité des transports (BST) et la coroner Louise Nolet ont donné rendez-vous aux proches des disparus. Plus d’une soixantaine de personnes ont ­répondu à l’appel, hier après-midi, au Centre d’études collégiales du Lac-Mégantic (CECLM).

Manque d’information

Les réactions ont été vives à la suite de cette présentation, à laquelle les médias n’ont pu assister. Certains étaient en larmes, d’autres s’enlaçaient et se supportaient, sous le regard et l’attention de la vingtaine d’intervenants psychosociaux déployés sur place. Tous avaient en main une pochette bleue qui

contenait de l’information notamment en lien avec le deuil.

Si la plupart des gens ont rapidement regagné leur véhicule, une poignée d’entre eux ont tout de même accepté de se confier aux médias. Pour Cynthia Boulay, qui est sans nouvelle de sa mère, ­Sylvie Charron, c’était l’insatisfaction face au manque de ­réponses des autorités. «Mais on est bien encadré», a-t-elle nuancé.

Même son de cloche du côté d’un homme qui n’a pas revu sa sœur, depuis les tragiques événements. ­«Disons que dans deux ou trois jours, on va en savoir plus. Au fur et à mesure que ça se déroule. On n’est pas trop au courant », a-t-il laissé tomber, ajoutant qu’il ne se sentait pas vraiment plus informé qu’au départ.

Satisfaite

À l’inverse, Ginette Paquet, qui n’a pas revu son frère Roger depuis les événements, s’est dite «très satisfaite» de cette réunion avec les autorités. «C’était très précieux, c’était très important pour nous, a-t-elle affirmé. Ils s’occupent de nous autres […] Ils nous ont bien précisé qu’à nous, aux familles concernées directement, avec les décès, c’est ce qu’on va avoir, on va avoir les informations en priorité.»

Selon elle, l’ambiance était «bonne» à l’intérieur, les familles des disparus applaudissant même à certaines reprises les intervenants. «On est vraiment conscients que les gens qui travaillent sur place, il y en a qui mettent leur vie en danger parce qu’il y a des produits contaminés qui sont dangereux pour eux», a-t-elle scandé.

Priorité aux gens

Chose certaine, tous s’entendaient pour que les efforts soient mis en priorité sur la recherche des corps. «Il faut arrêter de chercher des coupables. Ce n’est pas ça qu’on veut. On veut juste avoir la confirmation des corps», a affirmé une jeune femme.

«C’est nos enfants qu’on veut retrouver, une parcelle de nos enfants, c’est ça qu’on veut », a lancé une autre, après avoir affirmé que la rencontre n’était qu’une «connerie».

[Edith]

20 morts, 30 disparus

La Sûreté du Québec a confirmé que 20 corps ont maintenant été récupérés dans les décombres et le nombre de personnes «vraisemblablement décédées» est maintenant de 50.

Cinquante familles ont également été rencontrées par les autorités. Le bureau du coroner a aussi annoncé qu’une première dépouille a été formellement identifiée. La tâche se veut complexe et la patience est de mise.

Avec les informations ­reçues sur la localisation des personnes qui se trouvaient dans la zone rouge, la SQ ne laisse aucun espoir aux familles éplorées. «Nous considérons ces personnes comme décédées», a précisé l’inspecteur Michel Forget.

Toutes les familles

Au début de la tragédie, la Sûreté du Québec explique qu’elle a reçu «des milliers de signalements de personnes disparues ou manquantes». Le nombre a ensuite été réduit à mille personnes sur une première liste. La fameuse liste a rapidement été portée à 750 personnes.

«L’enquête, l’appui du ­public et les médias sociaux permettent de mentionner que la liste de personnes disparues et possiblement décédées s’élève à 50. Nous avons rencontré tout récemment les familles de ces 50 personnes vraisemblablement décédées. Nous étions accompagnés de divers intervenants des services sociaux. Nos pensées sont avec eux et nous allons continuer tous nos efforts», a ajouté l’inspecteur Michel Forget.

Sujet d’intérêt

Par respect pour la famille, le bureau du coroner n’a donné aucun détail sur cette première victime qui est maintenant connue. Quinze dépouilles se trouvent dans les locaux du laboratoire de Montréal. «Les travaux progressent bien. Ils sont longs et ardus. Une certaine discrétion est souhaitable», a ­mentionné la porte-parole ­Geneviève Guilbault.

La SQ confirme qu’elle a rencontré le grand patron de la compagnie MMA, Edward Burkhardt. La police n’assure pas sa sécurité ni son transport. Ce dernier n’a pas été accrédité pour accéder à la zone jaune. «Il a été escorté parce qu’il a été rencontré dans le cadre d’une enquête criminelle», a dit M. Forget.



— Jean-François Racine, Le Journal de Québec

[Edith]

Lac-Mégantic
Réseau de santé à rebâtir
Locaux et dossiers médicaux ont été détruits
CA_JeanFrancoisRacine
Jean-François Racine @

Journal de Québec, Publié le: jeudi 11 juillet 2013, 24H12 | Mise à jour: jeudi 11 juillet 2013, 24H16



Deux cliniques médicales ont été détruites par les flammes et plusieurs médecins cherchent à reprendre leur pratique même si les dossiers ont disparu dans la tragédie.

[Edith]

Lac-Mégantic | Train d'enfer
Marathon pour enquêteurs
CA_SarahBélisle
Sarah Bélisle @

Journal de Montréal, Publié le: mercredi 10 juillet 2013, 23H30 | Mise à jour: mercredi 10 juillet 2013,



Quatorze enquêteurs du BST, ainsi que plusieurs enquêteurs de la Sureté du Québec, sont sur place à Lac-Mégantic pour élucider les causes de l’accident de train qui a rayé de la carte une partie du centre-ville.




Les enquêteurs du Bureau de sécurité des transports (BST) sont bien conscients d’être engagés dans un véritable marathon pour faire la lumière sur les causes du drame de Lac-Mégantic.

Un marathon qui s’annonce long et éreintant pour abattre tout le travail à faire, admet l’enquêteuse Nathalie Lepage du BST qui a accepté de partager quelques instants ce qu’elle vit au quotidien.

Et après cinq journées intenses sur le terrain, «nos gens commencent à être fatigués et ça commence à paraître.

Les heures de sommeil ne sont pas longues», admet-elle.

Se ménager un peu

D’autant plus que les enquêteurs veulent à tout prix donner aux résidents de Lac-Mégantic les réponses qu’ils attendent et vite, souligne-t-elle.

«On voit les gens (…) Les gens sont tellement accueillants ici. Ils sourient quand même. Ils veulent parler», fait-elle valoir, touchée par le drame qu’ils vivent.

Une grande motivation pour Mme Lepage et ses collègues.

N’empêche qu’ils doivent se ménager s’ils veulent pouvoir franchir la ligne d’arrivée et élucider les causes de l’accident.

Ainsi, les gens du BST ont décidé de se réorganiser à compter d’hier.

De nouveaux enquêteurs se joignent à l’enquête. Les effectifs du BST passent ainsi de neuf à 14. Du «jamais vu» pour le BST dans une enquête ferroviaire.

«On va pouvoir se relayer», souligne Mme Lepage.

De plus, ils vont terminer leur journée de travail plus tôt dorénavant afin de ralentir un peu leur rythme effréné de travail.

«Ça ne sert à rien (de continuer) si on est épuisés. On n’arrivera à rien», fait-elle valoir.

Éprouvant

La veille, les enquêteurs qui s’étaient adressés aux médias pour faire le point sur leurs investigations semblaient plus qu’épuisés. Au point d’en oublier pendant quelques secondes le nom de la ville où avait eu lieu le drame en plein point de presse.

Les émotions qui se bousculent pour eux aussi n’arrangent rien.

C’est sur le plan psychologique que c’est «très très» éprouvant, confie Mme Lepage qui semble néanmoins garder sa bonne humeur.

«C’est très difficile (...) On n’a pas accès aux corps, au moins il y a ça», laisse-t-elle tomber.

«On sait qu’est-ce qui est là, mais on n’a pas à faire face à ça (les corps) à chaque jour», précise-t-elle.

Risques pour la santé

Les enquêteurs du BST sont également très prudents quant à leur santé.

«Oui, il y en a qui, à l’évidence, sont épuisés, mais il y a aussi la déshydratation.»

«Travailler sur les lieux, dehors à la grande chaleur avec des grosses bottes, le gros casque de sécurité.»

Tous ont donc été sensibilisés à l’importance de bien s’hydrater et de manger régulièrement malgré tout le travail à abattre.

Par ailleurs, Mme Lepage indique que c’est très encourageant pour elle et ses collègues que le gouvernement se soit engagé à mettre en place les recommandations qu’ils émettront au terme de leurs recherches afin d’éviter qu’un tel drame ne se reproduise.

[Edith]

Dossiers JdeM | Explosion Lac-Mégantic

Train d'enfer
«J’aurais aimé mieux mourir»
CA_GonthierValerie
Valérie Gonthier @

Journal de Montréal, Publié le: jeudi 11 juillet 2013, 23H58 | Mise à jour: vendredi 12 juillet 2013, 24H09



Pascal Charest a perdu ses deux filles Bianca et Alyssa et sa conjointe Talitha Coumi-Bégnoche dans l’appartement de cette dernière qui a été soufflé par l’explosion du train.




LAC-MÉGANTIC | Pascal Charest a vécu l’horreur samedi: l’appartement dans lequel sa conjointe et ses deux fillettes dormaient a été avalé par une boule de feu sous ses yeux. «J’aurais aimé mieux partir avec elles», a soufflé le père de famille de 36 ans, effondré.

Il se trouvait à une centaine de mètres de son logement avec un ami lorsque le train d’enfer a déraillé et a ravagé le centre-ville de Lac-Mégantic.

Ils ont ensuite entendu un «vacarme», puis une détonation. Pascal Charest a vu un des wagons du train heurter l’immeuble à logement où dormaient ses filles Bianca et Alyssa, et leur mère, Talitha Coumi-Bégnoche.

Impuissant, l’homme s’est mis à courir pour leur porter secours.

Alors que plusieurs tentaient de sauver leur peau, Pascal Charest, lui, a tout fait pour secourir les trois femmes de sa vie.

«J’étais le seul à courir en direction du feu», a-t-il raconté hier lors d’une rencontre avec le Journal.

Stoppé par l’intensité du brasier

Il a un vif souvenir que le soir du drame, du pétrole se déversait des wagons et prenait feu. À ses côtés, son ami a bien pensé que M. Charest serait englouti par les flammes.

«Il courait et se tirait les cheveux de sur la tête. Il n’arrêtait pas de crier “Mes filles! Mes filles!”», a raconté André Turcotte, qui a été témoin de la scène déchirante.

Il a voulu retenir son ami qui n’avait qu’une chose en tête: aller chercher ses filles. Mais Pascal Charest a dû rebrousser chemin de lui-même, face à l’intensité du brasier.

«Je tournais en rond. Je ne savais plus quoi faire», a dit M. Charest.

De retour chez lui

Il s’est immédiatement rendu à l’appartement qu’il louait, quelques rues plus loin. Lui et sa conjointe vivaient temporairement sous deux toits différents.

«Je me suis dit que c’était possible qu’une d’elles soit sortie, qu’elles se soient sauvées, relate-t-il. Elles seraient allées chez moi, c’est sûr.»

Aucune nouvelle d’elles sur place.

Il a donc pris son portable, qui contient plusieurs photos de ses enfants. Il a aussi pris sa chatte, l’a mise dans sa cage et a quitté.

Il s’est ensuite précipité, comme plusieurs personnes à la recherche de proches à la Polyvalente, puis à l’hôpital. Il y est retourné plusieurs fois, pour vérifier.

S’avouer l’inavouable

«J’ai espéré. J’ai espéré un bon bout», confie-t-il.

Mais à un moment, il a dû s’avouer l’inavouable.

«J’ai réalisé que c’était fini, dit-il. Je l’ai vu de mes yeux (l’explosion). Et je n’ai pas trouvé les enfants.»

Tout ce qui lui reste de ses filles, ce ne sont que des souvenirs: des photos, des dessins et des toutous.

À ce jour, ses proches sont toujours considérés comme «disparus».

Mais il sait qu’elles sont décédées. Même s’il a été épargné par cette tragédie, Pascal Charest aurait été prêt à se sacrifier pour ses enfants.

«J’aurais aimé mieux mourir avec elles, dit-il. J’aurais voulu rester avec mes enfants.»

«Au moins, on serait parti en famille. J’aurais pu veiller sur elles», conclut M. Charest, en larmes.

[Edith]

Lac-Mégantic
Sinistrés entassés
CA_GonthierValerie
Valérie Gonthier @

Journal de Montréal, Publié le: jeudi 11 juillet 2013, 23H40 | Mise à jour: jeudi 11 juillet 2013, 23H49








Plusieurs sinistrés, relogés dans la polyvalente Montignac, peinent à dormir entassés sur des lits de camp, en toute promiscuité.



LAC-MÉGANTIC | Si 600 sinistrés ont enfin pu retourner à la maison hier, les moins chanceux doivent toujours partager leurs quartiers de fortune en toute promiscuité à la polyvalente Montignac.

Dormant depuis samedi côte à côte sur des lits de camp, les dizaines de sinistrés restants qui ont été évacués de leur résidence n’ayant pu se trouver un toit devront prendre leur mal en patience. Certains ne pourront dormir dans leur lit avant des semaines, s’ils peuvent jamais le faire.

Pour certains, la cohabitation n’est pas facile. Ronflements, bruits, chaleur : on est loin du luxe.

François Durand a même l’impression d’être en pleine ménagerie depuis samedi. «Quand je suis arrivé, on m’a mis avec les animaux. Des chiens, des chats, des oiseaux. Je dormais à côté de ça», a-t-il expliqué, exaspéré.

L’homme avoue être très reconnaissant d’avoir un toit sur la tête.

«On est bien traité», a-t-il dit.

Mais depuis samedi, il a peu dormi. Une nuit, il a même été contraint de dormir avec deux télévisions diffusant des nouvelles en continu tout près de lui.

«Ça ne dort pas bien dans ce temps-là», a-t-il dit.

« En otage »

Comme son appartement est situé dans la zone rouge, il avoue se sentir pris «en otage». Surtout qu’il n’a aucune idée combien de temps il devra rester là.

«Si ça ne fait pas, je vais prendre ma couverture et je vais aller dormir dehors dans le gazon», a-t-il lancé.

Après cinq jours à dormir entassée avec des inconnus, une jeune femme a pour sa part avoué avoir hâte de retrouver un chez-soi.

«C’est pas chez-moi, c’est différent. C’est un petit peu plus dur, on n’est pas dans nos affaires. Et ce n’est pas le plus confortable des lits de camp», a lancé Jessica Gabriel.

Elle avoue aussi ne pas être très confortable de prendre sa douche «sans rideau».

«Ce n’est pas vraiment intime. Heureusement, les hommes ont leur douche, les femmes ont la leur», a-t-elle ajouté.

[Edith]

Dossiers JdeM | Explosion Lac-Mégantic

Lac-Mégantic | Reportage audio
Restaurateurs débordés
Anne Caroline Desplanques

Journal de Montréal, Publié le: jeudi 11 juillet 2013, 22H48 | Mise à jour: jeudi 11 juillet 2013, 22H55



Les restaurateurs de Lac-Mégantic

Il y a bien des bouches à nourrir à Lac-Mégantic depuis samedi. Entre les enquêteurs, les policiers, les psychologues et les journalistes, les tables des restaurants qui sont toujours debout ne dérougissent pas.

Deux restaurateurs nous ont ouvert les portes de leurs cuisines. Au Friand, la propriétaire jongle avec les horaires et cherche du personnel supplémentaire, tandis qu'au Moulin le patron a mis toute sa famille à la tâche.

[Edith]

Dossiers JdeM | Explosion Lac-Mégantic

Système ferroviaire
L’UMQ réclame une inspection systématique

Agence QMI

Publié le: vendredi 12 juillet 2013, 2H16 | Mise à jour: vendredi 12 juillet 2013, 2H25



La coalition souhaite la modernisation et le renforcement des normes qui encadrent les pratiques des compagnies.

L’Union des municipalités du Québec a demandé au gouvernement d’inspecter immédiatement et de façon systématique les rails et le matériel roulant en fonction sur le territoire, à l'issue d'une réunion spéciale de son comité exécutif jeudi.

Cette mesure a pour but de rassurer la population sur la sécurité du système ferroviaire.

Selon l’Union, les municipalités rencontrent des difficultés qui prennent de plus en plus d'ampleur avec l’augmentation du transport par train sur leur territoire.

L’organisme prévoit étudier la problématique au cours des prochaines semaines et proposer des modifications aux règlements en place.

Le président de l'UMQ et maire de Rimouski, monsieur Éric Forest invite les municipalités à se rallier au sein d'une Coalition municipale transfrontalière pour la sécurité ferroviaire afin de faire entendre leur voix, puisque l’industrie relève essentiellement du fédéral.

La coalition souhaite la modernisation et le renforcement des normes qui encadrent les pratiques des compagnies. Elle réclame également des mesures immédiates pour garantir la sécurité dans les municipalités traversées par des voies ferrées.

« L'examen des pratiques actuelles et les modifications réglementaires nécessiteront du temps alors que les populations locales sont en droit d'exiger une garantie de leur sécurité maintenant», a déclaré M. Forest.

L’UDM était déjà en pourparlers avec des municipalités canadiennes et américaines, jeudi.

[Edith]

Lac-Mégantic
La tête dans les étoiles
Mario Leclerc

Journal de Montréal, Publié le: jeudi 11 juillet 2013, 23H17 | Mise à jour: vendredi 12 juillet 2013, 8H41



Il y a de ces jours dans une catastrophe ­inégalée comme celle de Lac-Mégantic où on est là et ailleurs en même temps.

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